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Contes, vents et marées Songtext
von Les Ogres de Barback

Contes, vents et marées Songtext

Sait-on jamais où les vents nous mènent?
Moi, ils sont venus me mettre un matin
Hélas, sur la route de Rennes, mauvais destin

C′est là-bas que j'ai perdu tous mes biens
En trahissant naïvement tous les miens
Mais ne vous l′avais-je pourtant pas prédit, vous, mes amis?

Cette chanson vous est un peu dédiée
Me laissant une chance de me justifier
Sur ce temps qui vous fit, d'ailleurs merci, bien des soucis

Preuve quand même que rien n'est jamais perdu
Qu′y a toujours une place pour le traître vaincu
Pour moi, l′ami, qui jour après jour devins un inconnu

Rappelez-vous, c'était y a pas si longtemps
Un soir, décidé, j′ai changé de camp
Mettant dans le grenier de l'oubli mon utopie

Moi, la grande gueule des chemins rebelle
Une nuit, mes idéaux se sont fait la belle
Pour des yeux marron, des cheveux bruns, bref pour une belle


Qui avait la couleur des promenades
La douce odeur du parfum des grenades
Qui justifiait son titre de bombe, de grenade

Mais prière, ne lui en voulez pas trop
Autant vrai qu′elle m'ait retourné le cerveau
Je fus moi-même juge, condamné, coupable, truand, bourreau

Enfin donc un soir j′ai changé de peau
J'ai mis une belle écharpe, des gants, un chapeau
Et malheureux, j'ai consciemment perdu la mémoire

J′ai pris le ticket pour le triste bateau
Celui qui vous dérive au fil de l′eau
Et vous mène peu à peu dans un bien triste brouillard

J'ai pas fait semblant de toucher le fond
Bien sûr, j′ai pris l'alcool pour compagnon
Juste à gauche de la nuit, les poches pleines de hasard

J′ai joué le rôle de pilier de comptoir
L'alcoolique de service des fins de bar
Celui qui traîne, ment et mendie deux ou trois coups à boire

C′était Fredo le rigolo du quartier
Le gentilhomme, le brave, le bien-aimé
Celui qui a toujours le sourire, mais qui nous fait pitié


Et un soir, un homme m'a sauvé la vie
C'était pas Jésus, c′était pas Dieu, pardi
Juste un homme de passage qui avait bien vécu, un sage

Il connaissait mon prénom, quel hasard
Puis, il m′a dit "je t'échange une histoire
Contre ta liberté" assurément, j′ai accepté

Et j'ai mis du temps à me rendre compte
Que, comme m′a dit ce sage, à la fin du conte
Quand t'as touché le fond du fond, soit tu crèves, soit tu remontes

Et j′ai pris la meilleure solution
Abandonnant toutes mes ambitions
Celle qui un beau matin, au coin d'la gueule vous insulte

Celle qui au fil des expériences
Du vécu, des atouts, des vues, de sa science
Celle qui sans prévenir vous fait devenir adulte

Et le pire, le comble de cette fin sombre
M'en revenant du pays des décombres
Tous mes amis avaient également disparu

J′ai bien eu du mal à les reconnaître
Dû au sérieux de leurs tristes yeux, peut-être
Je me suis aperçu qu′ils l'étaient tous devenus

Alors...
Sait-on jamais où les vents nous mènent?
Moi, ils sont venus me mettre un matin
Sait-on jamais où les vents nous mènent?
Moi, ils se sont bien moqués de ma peine
Sait-on jamais où les vents nous mènent?
Moi, ils sont venus me prendre un matin
Sait-on jamais où les vents nous mènent?
Moi, ils se sont bien moqués de ma peine

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